Départ vers le Cambrésis légèrement vallonné, ses champs , ses clochers carrés ou pointus, ses cimetières où reposent canadiens et anglais, témoignages des combats répétés et impitoyables de 1914-
1918. Arrivés à Cattenières, nous empruntons une longue route un
peu encaissée, à notre droite, des champs, à notre gauche, encore des champs. La monotonie du paysage ne s’arrêtera qu’au château d’eau d’où commence la descente vers Beauvois en Cambrésis.
Repas au restaurant, très classe, « La Buissonnière ».
Dans trois salles différentes, fort bien agencées et agréables, nous sommes reçus par un personnel affable. Le menu, alléchant à la lecture, a répondu à notre attente. C’était tout simplement succulent et nous nous sommes régalés !.
Pas de sieste au soleil, nous étions attendus à l’entreprise de broderie Pierre Gracq et là….
un grand panneau publicitaire avec une créature de rêve en petite tenue a attiré l’attention des messieurs. Ils se sont regroupés à ses pieds pour un photo qui restera dans leur mémoire !.
Soyons sérieux. L’entreprise Pierre Gracq est gérée ,aujourd’hui, par la 3ième génération de la famille. Elle crée toujours une lingerie de haut luxe, nous allons suivre les différentes étapes de la fabrication
.
La jeune styliste modéliste joue, ici, un très grand rôle. C’est elle seule qui fait toutes les esquisses de broderie et de guipure sur papier calque. Elle crée ou s’inspire dans des revues ou des livres (sur des rayonnages, il y avait un livret de jardinage sur les fleurs). Elle dessine 48 modèles par saison.
Cela demande un bon coup de crayon et beaucoup d’imagination. Elle nous a montré quelques uns de ses dessins réalisés, c’est très beau !. L’E.N.S.A.I.T.de Roubaix prépare à ce métier.
Monsieur Gracq, lui, prépare la mise en ordre. Les esquisses sont mises sur ordinateur selon le principe du pantographe d’autrefois. Le dessin sur l’écran apparaît en gris, mais il le colore en vert et rouge pour mieux distinguer les figures.
Chaque petit point désigne l’endroit où l’aiguille va piquer. Monsieur Gracq nous dit aussi qu’il est assez difficile de trouver des mannequins répondant à certaines normes, il ne suffit pas d’être belle !. Ajoutons que les machines et le tulle sont importés de Suisse, les fils en polyester d’Autriche, les accessoires (élastiques, crochets etc) sont français.
L’esquisse passe dans la machine d’expérimentation sur tissu, mise au point, choix des couleurs etc.
La réalisation se fait dans un vaste atelier sur 3 métiers ultra-modernes, long chacun de 21m avec 744 bobines de fil numérotées.
Une bande de 70cm (sur 20m) demande suivant le détail et les couleurs, entre ½ à 1h1/2. Le rattachement des fils cassés et les retouches se font automatiquement. Les canettes sont remplies sur un nouveau robot à grande vitesse. Il faut 6h et 2 à 3 personnes pour préparer un métier.
Les pièces sont ensuite lavées à 165 pour les broderies, et 192 pour la guipure, et, ensuite, pressées pour bien fixer l’élément de broderie.
L’écaillage (découpe du motif) se fait dans une autre usine, de même que la confection des articles de lingerie (au Mans).
L’usine travaillait à façon notamment pour Charmel. Depuis deux ans , monsieur Gracq a lancé sa propre marque « Secret d’Eva » ce qui rend ses produits compétitifs et il croit en l’avenir malgré la crise actuelle.
La vente est assurée dans 400 boutiques . Très agréable visite même s’il n’y a pas eu de défilé de nymphettes en dessous affriolants.
Merci à Raymond et Pierre pour cette belle journée.
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