25 septembre 2008

Lundi 15 Septembre 2008, Dixmude

Randonnée Pédestre    (3kms)

10 heures.  Un tiers environ des ariciens(nes) est descendu du car à Dixmude pour faire les 3kms, car, au programme, il y avait la visite promenade (le Stadtslink) dans l’ancien centre de la ville. Dixmude, totalement détruite en octobre 1914 a été reconstruite dès 1921 dans le style flamand.  C’est une ville « jaune » de par la couleur de ses briques. Nous la découvrons en suivant un itinéraire balisé (des rivets au sol) avec panneaux explicatifs en 4 langues. Promenade le long de l’Yser et son canal pour arriver au Parc, vallonné, créé sur les restes d’anciennes fortifications. Un monument y est érigé à la mémoire de l’amiral français Ronarc’h et des fusillés marins morts en octobre 1914. Passé un petit pont à ar
ches, voici le  Marché aux Poissons, petite halle où, malheureusement pour les messieurs, la marchande était…de pierre. 
Tout près, le Béguinage reconstruit comme au 
13ième siècle. Les femmes pieuses travaillaient la laine, le lin,
 confectionnaient draps et dentelles, brassaient la bière, élevaient des animaux et soignaient les malades. Les maisons blanches à jardinet s’alignent autour d’une pelouse de part et d’autre d’une chapelle renfermant un beau Chemin de Croix en terre cuite. On y accueille aujourd’hui des malades mentaux adultes. La Grote Markt (Grand-Place) offre un ensemble d’architecture flamande avec son élégant 
Hôtel de Ville néogothique  que dominent,  à l’arrière, le Beffroi et l’Eglise Saint Nicolas. Celle-ci est grande et très haute. Sa voûte est en bois. L’intérieur sobre est riche d’œuvres récentes respectant le style ancien comme  la Piéta expressive sculptée par Sinia (1930), la Mater Dolorosa en bronze ou le Chemin de Croix dû aux frères Minne. Tout autour de la place, les nombreuses maisons présentent des  façades surmontées de pignons à redans. Il y avait marché ce lundi. Amusants, l’
étal des petites (et grandes) culottes attachées sur un fil par des épingles à linge ou celui des jambes alignées gainées de bas !. Nous passons devant la statue du général Baron, défenseur de la ville, faisons un petit clin d’œil au Petit Bonhomme doré dans la Lune et nous gagnons le restaurant Saint Jean situé face à l’Yser.

Le restaurant est accueillant, la grande salle est insonorisée, le pers
onnel affable, quant au repas, nous nous sommes régalés.

15 heures.  Nous  traversons le pont pour visiter la Tour de l’Yser. Une 1ière tour avait été érigée en 1928/1929, elle fut dynamitée en 1946, n’en subsiste aujourd’hui que la Porte de la
 Paix. La tour actuelle a été inaugurée en 1965. Elle est haute de 84m, comprend 462 marches et 22 étages. C’est un monument en souvenir des soldats morts au combat de
 1914/1918 et un monument pour la Paix. C’est devenu un haut lieu du mouvement nationaliste flamand, un mémorial de l’ Emancipation flamande. Des grandes lettres (2m50) sont inscrites tout en haut : A.V.V.-V.V.K. , initiales d’une devise signifiant : « Tout pour la Flandre, la Flandre au Christ ». Sur les côtés, l’inscription « Plus jamais la guerre » est  gravée en 4 langues. Par l’ascenseur, nous arrivons au sommet. La vue s’étend sur la plaine où sinue l’Yser. Par temps clair on peut distinguer les tours de Bruges, Ostende, Nieuwport et les Monts de Flandre. Nous redescendons les 462 marches des 22 étages consacrés à l’histoire du mouvement flamand
 et aux deux guerres mondiales.

Dixmude est le fief des autonomistes flamands. Sur certaines affiches,des textes font état de « l’oppression qu’ils ont subie de la part des riches wallons » et de la réussite de leur émancipation « Justice est faite ». (Mais la paix linguistique est-elle pour demain ?.)

Les batailles furent meurtrières à Dixmude du 16 octobre à la fin novembre car il fallait  empêcher à tout prix les allemands de gagner Dunkerque. Nombreuses sont les photos de soldats s’élançant à l’attaque, de blessés de cadavres. Des boyaux sont reconstitués. Dans des vitrines, des mannequins de soldats portant les uniformes des nations engagées, allemands, français avec les troupes coloniales , belges australiens….Des courts métrages de films d’époque donnent du réalisme aux scènes de guerre. Les armes, les masques à gaz, les boites de secourisme, les paquetages sont exposés. Même les animaux familiers des tranchées, poux(très grossis) rats renards ou les pigeons voyageurs sont  là. On entend les coups de
 canon, les déflagrations de bombes, les sirènes, on respire des senteurs rappelant les gaz moutarde. Des affiches, en grand nombre, nous montrent la ville en ruine, l’exode des habitants et l’eau qui recouvre la plaine dès le 26 octobre. Même si on ne voit pas le sang couler, si on n’est pas dans la boue, on peut imaginer les charges à découvert, les batailles à l’arme blanche, on devine les cris….
La 2ième guerre mondiale est évoquée également, affiches, photos, et en particulier, l’éclatement de la bombe atomique. L’effet est saisissant :  un bruit infernal et une lumière blanche aveuglante.
C’est une rétrospective très complète  qui nous a beaucoup plu et qui, je pense , intéresserait enfants et adolescents.

Cette première randonnée a été une réussite. Bravo et merci à nos responsables Jacques C. et André-Marie V.
Françoise H.