Malo va devenir une station balnéaire grâce à Gaspard Malo, riche armateur, à partir de 1865. C’est l’ agglomération de villas datant de 1910 qui présente une débauche d’architecture audacieuse et une décoration pittoresque et fantaisiste, il fallait « être vu ». C’est ainsi que l’Art Nouveau, tout en courbes, se retrouve par exemple à la villa « Quo Vadis ». Certaines villas sont à pignons à pas de moineau ou présentent des bow window en bois, chez d’autres, le fer forgé fort travaillé orne les balcons. Des pingouins sont sculptés en haut d’une habitation. Des statuettes ou des frises en céramique décorent certaines façades.
Des maisons accolées où se jouent les couleurs des briques jaunes et rouges, ou celles de céramiques rouges, jaunes et bleues créent des ensembles impressionnants. Vous retrouverez également l’architecture brugeoise, néo gothique et baroque. Au centre de la place Turenne, des concerts sont donnés les dimanches matin dans le kiosque à musique. Nous nous dirigeons vers Dunkerque en traversant le Jardin des Sculptures… modernes aménagé sur les anciennes fortifications. Nous voici devant la Chapelle Notre Dame des Dunes vierge vénérée par tous les marins.
Elle signale l’emplacement où, en 1406, aux côtés d’une statuette en bois, trouvée dans le sable, a jailli une source. La chapelle a été réédifiée en 1818. L’intérieur est impressionnant, le décor chaleureux avec sa multitude d’ex-voto ses maquettes de bateaux (certaines ont été volées) ses vitraux colorés. La statuette d’origine trône au dessus de l’autel. Un peu plus loin, en réfection, la plus vieille maison de Dunkerque (1702) appartenait au frère de Jean Bart. Nous traversons les « Ilots Rouges », maisons recouvertes de céramiques rouges bâties au milieu d’espaces verts et arrivons devant l’Hôtel de Ville reconstruit à l’identique après la dernière guerre en style Renaissance flamande. On imagine facilement le déferlement de la foule bariolée des carnavaleux !. C’est derrière que l’on a transporté la Noorporte un des derniers vestiges des remparts. Dans le jardin de l’armateur, une tourelle, le propriétaire y montait comme sœur Anne pour guetter l’arrivée de ses navires. Autrefois du haut de la tour Leughenaer des lumières faisaient échouer des bateaux. Nous revenons à Malo où un monument rappelle qu’environ 234000 soldats anglais et 112000 français ont pu gagner l’Angleterre en juin 1940 sous les feux nourris des allemands. Mon père y était.
Cette marche a aiguisé les appétits et le bon repas au restaurant L’Iguane a été fort apprécié. Après quelques instants de détente au soleil, départ pour le Musée Portuaire.
Celui ci a été créé en 1992 dans les anciens Entrepôts des Tabacs à l’initiative des dockers. De grandes peintures murales, d’innombrables photos, des maquettes de bateaux des vieux outils évoquent l’histoire de Dunkerque. A l’origine, c’était un simple village bâti autour de son église Notre Dame des Dunes. On y a toujours parlé le flamand bien que ce petit port sera successivement anglais, hollandais, espagnol au rythme des guerres, une tous les trente trois ans environ. En 1662, Louis XIV rachète le port, et, c’est le temps des grandes fortifications dues à Vauban. Jean Bart, le plus brillant corsaire du roi va s’illustrer, un quart des prises de navires seront réussies par lui. Il meurt à 52 ans. En 1713, la destruction des fortifications sera exigée par les anglais, Dunkerque redevient port de pêche. Au 19ième siècle, l’avènement des navires à vapeur va exiger de la main d’œuvre principalement des dockers. Ceux-ci déchargent le minerai à la pelle, ils transportent sur le dos avec l’aide de leurs crocs des balles de 100kg de coton ou de laine, pendant dix huit heures d’affilée. Ils doivent amener des rails jusqu’aux péniches ou trains pour le déchargement des marchandises. Un tableau réaliste nous montre des dockers attendant d’être choisis par le contremaître ce qui entraînait des inégalités entre les hommes. La carte professionnelle ne sera établie qu’en 1990. La baisse du fret, les progrès techniques réclament de moins en moins de travailleurs. En 1970 ils étaient 3000 dockers, en 1990, 500 seulement d’où les conflits . Jusqu’en 1940 le port s’agrandit avec écluses, darses, môles, et quais. C’est le 3ième port de France. De 1940 à 1945, Dunkerque est détruit à 90%. Après la guerre, on démine, on relève les ruines. En 1960, un bassin maritime parallèle à la mer est aménagé pour accueillir les navires dont les tonnages augmentent sans cesse. Des industries nouvelles comme Usinor s’implantent. De nouveaux métiers se créent, capitaine du port, pilotes de navire, officiers contrôleurs, équipage pour remorqueur, transitaires, gendarmes, douaniers… Aujourd’hui, le Port Ouest bénéficie de la profondeur (20 à 30m) de son avant port doté à l’entrée d’un appontement pour pétroliers. Il est accessible sans écluse, pourvu de 2km de quai et d’un puissant matériel de levage. Il peut accueillir les plus gros porte-containers. Un port de plaisance est mis en chantier. A la question sur la pollution, notre guide nous a répondu par cette chanson : « La fumée de nos usines, nous rend tuberculeux, on s’en fout, on a bonne mine, on est des carnavaleux ».
Visite ensuite du Musée Flottant « La Duchesse Anne ». Le trois mats, bateau école, Grossherzogin Elisabeth a été donné à la France en 1946 comme dommage de guerre!. Il reste à Lorient et Brest et… se délabre. Dunkerque l’achète pour un franc en 1981 et entreprend de le restaurer à l’identique. Il devient musée en 2001. 92m de long, 12m de large, le grand mat est haut de 18m et peut déployer 2060m2 de voilure. Ce bateau est très beau ! Nous descendons dans la cale. Ici, les 180 cadets disposaient de 3 douches et de 3 sanitaires. Le jeudi, bains dans des cuvettes et lessive dans l’eau restante !. Les élèves, mousses et cadets dormaient à tour de rôle (par quart) dans des hamacs rangés le matin pour faire place aux tables et bancs descendus du plafond. Ajoutons un nombre insuffisant de tous petits hublots, les règles d’hygiène étaient plutôt déplorables. A l’étage, les officiers disposaient de cabines, tables, sanitaires. Quant au capitaine, il disposait d’un appartement avec deux chambres d’hôte.
La journée a été totalement réussie, enrichissante. Un grand bravo à nos responsables Albert Dewinter et Léon Cousaert, merci à Jocelyne et André, amis dunkerquois, qui ont aidé à la découverte de Dunkerque.
Elle signale l’emplacement où, en 1406, aux côtés d’une statuette en bois, trouvée dans le sable, a jailli une source. La chapelle a été réédifiée en 1818. L’intérieur est impressionnant, le décor chaleureux avec sa multitude d’ex-voto ses maquettes de bateaux (certaines ont été volées) ses vitraux colorés. La statuette d’origine trône au dessus de l’autel. Un peu plus loin, en réfection, la plus vieille maison de Dunkerque (1702) appartenait au frère de Jean Bart. Nous traversons les « Ilots Rouges », maisons recouvertes de céramiques rouges bâties au milieu d’espaces verts et arrivons devant l’Hôtel de Ville reconstruit à l’identique après la dernière guerre en style Renaissance flamande. On imagine facilement le déferlement de la foule bariolée des carnavaleux !. C’est derrière que l’on a transporté la Noorporte un des derniers vestiges des remparts. Dans le jardin de l’armateur, une tourelle, le propriétaire y montait comme sœur Anne pour guetter l’arrivée de ses navires. Autrefois du haut de la tour Leughenaer des lumières faisaient échouer des bateaux. Nous revenons à Malo où un monument rappelle qu’environ 234000 soldats anglais et 112000 français ont pu gagner l’Angleterre en juin 1940 sous les feux nourris des allemands. Mon père y était.
Cette marche a aiguisé les appétits et le bon repas au restaurant L’Iguane a été fort apprécié. Après quelques instants de détente au soleil, départ pour le Musée Portuaire.
Celui ci a été créé en 1992 dans les anciens Entrepôts des Tabacs à l’initiative des dockers. De grandes peintures murales, d’innombrables photos, des maquettes de bateaux des vieux outils évoquent l’histoire de Dunkerque. A l’origine, c’était un simple village bâti autour de son église Notre Dame des Dunes. On y a toujours parlé le flamand bien que ce petit port sera successivement anglais, hollandais, espagnol au rythme des guerres, une tous les trente trois ans environ. En 1662, Louis XIV rachète le port, et, c’est le temps des grandes fortifications dues à Vauban. Jean Bart, le plus brillant corsaire du roi va s’illustrer, un quart des prises de navires seront réussies par lui. Il meurt à 52 ans. En 1713, la destruction des fortifications sera exigée par les anglais, Dunkerque redevient port de pêche. Au 19ième siècle, l’avènement des navires à vapeur va exiger de la main d’œuvre principalement des dockers. Ceux-ci déchargent le minerai à la pelle, ils transportent sur le dos avec l’aide de leurs crocs des balles de 100kg de coton ou de laine, pendant dix huit heures d’affilée. Ils doivent amener des rails jusqu’aux péniches ou trains pour le déchargement des marchandises. Un tableau réaliste nous montre des dockers attendant d’être choisis par le contremaître ce qui entraînait des inégalités entre les hommes. La carte professionnelle ne sera établie qu’en 1990. La baisse du fret, les progrès techniques réclament de moins en moins de travailleurs. En 1970 ils étaient 3000 dockers, en 1990, 500 seulement d’où les conflits . Jusqu’en 1940 le port s’agrandit avec écluses, darses, môles, et quais. C’est le 3ième port de France. De 1940 à 1945, Dunkerque est détruit à 90%. Après la guerre, on démine, on relève les ruines. En 1960, un bassin maritime parallèle à la mer est aménagé pour accueillir les navires dont les tonnages augmentent sans cesse. Des industries nouvelles comme Usinor s’implantent. De nouveaux métiers se créent, capitaine du port, pilotes de navire, officiers contrôleurs, équipage pour remorqueur, transitaires, gendarmes, douaniers… Aujourd’hui, le Port Ouest bénéficie de la profondeur (20 à 30m) de son avant port doté à l’entrée d’un appontement pour pétroliers. Il est accessible sans écluse, pourvu de 2km de quai et d’un puissant matériel de levage. Il peut accueillir les plus gros porte-containers. Un port de plaisance est mis en chantier. A la question sur la pollution, notre guide nous a répondu par cette chanson : « La fumée de nos usines, nous rend tuberculeux, on s’en fout, on a bonne mine, on est des carnavaleux ».
Visite ensuite du Musée Flottant « La Duchesse Anne ». Le trois mats, bateau école, Grossherzogin Elisabeth a été donné à la France en 1946 comme dommage de guerre!. Il reste à Lorient et Brest et… se délabre. Dunkerque l’achète pour un franc en 1981 et entreprend de le restaurer à l’identique. Il devient musée en 2001. 92m de long, 12m de large, le grand mat est haut de 18m et peut déployer 2060m2 de voilure. Ce bateau est très beau ! Nous descendons dans la cale. Ici, les 180 cadets disposaient de 3 douches et de 3 sanitaires. Le jeudi, bains dans des cuvettes et lessive dans l’eau restante !. Les élèves, mousses et cadets dormaient à tour de rôle (par quart) dans des hamacs rangés le matin pour faire place aux tables et bancs descendus du plafond. Ajoutons un nombre insuffisant de tous petits hublots, les règles d’hygiène étaient plutôt déplorables. A l’étage, les officiers disposaient de cabines, tables, sanitaires. Quant au capitaine, il disposait d’un appartement avec deux chambres d’hôte.
La journée a été totalement réussie, enrichissante. Un grand bravo à nos responsables Albert Dewinter et Léon Cousaert, merci à Jocelyne et André, amis dunkerquois, qui ont aidé à la découverte de Dunkerque.
Françoise H
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