Bon déjeuner au restaurant « Espace Evènement N39 » à Arras, dans une salle de théâtre au décor rouge et or.
15 heures. Les Boves. Le sous-sol de la ville est entièrement creusé artificiellement. Ce ne sont pas des grottes aménagées. Dès le Moyen-Age, on y creusait des puits pour extraire la pierre calcaire. Entre le 10ième et le 12ième siècle, cette roche sert à édifier remparts et bâtiments de la ville, au 16ième on y stockera des marchandises (denrées, blé ), et, au 17ième et 18ième siècle, la craie sera employée pour bâtir les soubassements des maisons baroques. A toutes les époques, les boves seront des refuges pour les habitants. En 1914/1918, l’armée utilisera les souterrains comme camp militaire et les arrageois s’y protègeront lors des bombardements en 1940/1945.
Les boves s’étalent sur trois niveaux : -4m,-8m,-12m. Les blocs de craie à -12m sont ici plus beaux et plus secs. Ils sont barrés de couches de silex, ce qui les rend imperméables et sont recouverts de fibres de verre. Ils sont consolidés au moyen de chevilles, de longues tiges en bois de 2m . La température est toujours égale à 12°, l’humidité à 95%.
Le « Jardin des Boves » a été créé en 2003 par Monsieur Luc Brévard, artiste plasticien. « Inattendu, ingénieux, farfelu, poétique, imaginatif, cocasse, surprenant, musical, désopilant, fleuri et aussi… humide et très glissant! ». Tous ces adjectifs conviennent aux tableaux très décalés axés cette année sur le thème : « Les bruits et les sons du jardin ». Voyons-en quelques uns.
De grandes flûtes métalliques imitant des bambous chantent et déversent de l’eau en cascade. A côté, si vous jouez « au clair de la lune » en appuyant sur des gonfleurs à matelas, de l’eau s’échappe d’arrosoirs sous des têtes de vaches en carton !. Une musique du Moyen Age sert avec bonheur de fond sonore à une cascade au milieu de rhododendrons, palmiers nains bambous, broméliacées à hampes rouges, oranges et jaunes. Dans toutes les niches, ces plantes sont éclairées par des lampions à lumière blanche, éteints le soir, qui les mettent en valeur. Un coucou nous amène au Tyrol, ici on actionne des cloches tout en écoutant les chants magnifiques de chœurs d’hommes. Un carillon enfumé nous conduit au cimetière des instruments estropiés, violons, batteries, plantoirs, binettes, etc, en piteux état, les sons aigus alternent avec les sons graves. Plus loin plusieurs niches accueillent des vieux phonos, le fox-trot est endiablé. Un « mégalovélophone » ! au milieu d’instruments de jardinage s’expose dans des accords très bruyants. Nous passons par le coin des odeurs… pas fort perceptibles, avant d’emprunter un bel escalier à redans pour nous noyer dans la musique des Quatre Saisons de Vivaldi où des draperies blanches et de couleurs sont tendues dans la verdure. Ensuite, à hauteur des yeux, une sorte de petit couloir triangulaire où les parois en miroir reflètent à l’infini anthuriums et bromélias, c’est superbe. Voici du cocasse avec deux énormes oreilles d’où sort… le chant de la grenouille, dans une troisième, vous entendez le ruissellement de l’eau et le flux et le reflux de la mer. Et maintenant, le magnifique final : La salle aux orchidées. Elles sont rouges, roses, crèmes, mauves, blanches, artistiquement présentées en vases transparents ou placées dans des cadres dorés devant des draperies grenat, avec en fond sonore « l’Oiseau de Feu » de Stravinsky.
Après cette visite souterraine, nous remontons à l’air libre pour … grimper au beffroi (ascenseur heureusement) et seulement 43 marches !.Ce monument gothique flamboyant s’élève à 75m. Il a été érigé de 1463 à 1554. Sa flèche est surmontée d’un lion doré brandissant un soleil. De là-haut, on découvre la ville et un très vaste panorama de la région.
Il est temps de rentrer. Nous avons passé une excellente journée que nous devons à nos amis André-Marie V.et Michel R.
Il est temps de rentrer. Nous avons passé une excellente journée que nous devons à nos amis André-Marie V.et Michel R.
Françoise H.